Dina Sebaoun, étudiante en première année de droit, a rejoint il y a quelques mois la promotion des Volontaires en Service Civique FSJU au sein de l’Habonim Dror Marseille. Elle et a d’ores et déjà entrepris avec talent de nombreuses actions sur l’engagement, la transmission de la mémoire de la Shoah et les liens intergénérationnels.
Jeune femme ambitieuse, elle nous raconte son parcours de jeune engagée.
Bonjour Dina, peux-tu te présenter ?
« Bonjour, je suis Dina Sebaoun, j’ai 18 ans. Je suis volontaire en Service Civique à l’Habonim Dror de Marseille, mouvement de jeunesse que je fréquente depuis de mes 10 ans. Je suis également étudiante en première année de droit. J’ai souhaité être volontaire en Service Civique afin de pouvoir monter des projets liés à la citoyenneté et la solidarité. »
La transmission de la mémoire de la Shoah est un sujet qui te tient à cœur. C’est pourquoi tu as choisi d’axer ta mission personnelle autour d’une exposition que tu vas réaliser dans le local de l’Habonim Dror. Comment est né ce projet ?
Simone Veil disait « Je n’aime pas l’expression devoir de mémoire. Le seul « « « devoir » c’est d’enseigner et de transmettre. »
D’après moi, en tant que générations futures nous devons honorer un certain travail de mémoire. En effet, cette transmission est cruciale pour rappeler les victimes, prévenir la répétition de l’histoire, sensibiliser à la tolérance et maintenir la mémoire vivante. C’est pourquoi dans le cadre de mon Service Civique, j’ai choisi de mettre en place un projet portant sur la mémoire de la Shoah. Mon objectif est de créer une exposition qui, à mon échelle, me permettra de contribuer à ce travail, avant tout citoyen.
Le projet sera exploité en plusieurs parties :
La montée de l’antisémitisme en France et en Europe, et les actes héroïques des Justes parmi les Nations et des résistants. On pourra retrouver dans des salles dédiées, des portraits, histoire, témoignages de rescapés des camps et d’enfants cachés.
J’espère pouvoir compter sur la présence de témoins directs de la Shoah pendant cet évènement qui sera ouvert au grand public.
Les années passent et les témoins directs se font rares, nous sommes surement les dernières générations à pouvoir affirmer de les avoir rencontrés, alors, il faut rappeler l’histoire pour éviter qu’elle ne se répète et rappeler la nécessité de lutter contre la haine et la discrimination en tout temps.
Tu interviens régulièrement à la radio RJM (Radio Jeunesse Marseille by NOÉ) de Marseille pour y aborder des thématiques autour de l’engagement des jeunes dans la société, commenter l’actualité, quelles valeurs et enseignements souhaites-tu véhiculer au public ?
Depuis le début de l’année, dans le cadre de mon service civique, avec d’autres mouvements de jeunesse de Marseille, nous animons l’émission de radio RJM (Radio Jeunesse Marseille by NOÉ). Un pari un peu fou qui donne la parole aux jeunes. C’est une émission de libre expression et sans filtre à l’image de la jeunesse militante, fédérée par le FSJU. Durant ce programme, les esprits s’ouvrent et les points de vue s’élargissent ! C’est 55 minutes de talk, de débats, de culture, de divertissement qui nous donnent l’opportunité de mettre en exergue nos points de vue qui sont tous différents. La radio nous donne une tribune, ce qui est rare pour nous, d’où notre implication.
Tu fais partie du tout nouveau projet de podcast, « À ton âge », à l’initiative de NOÉ et de Milim. Cette capsule audio donne la parole aux jeunes et aux personnes âgées et amorce un grand travail de recueil de témoignages. Qu’est-ce qui t’a motivé à participer à un tel projet ? Quel message souhaites-tu transmettre à travers ton engagement dans ce projet.
L’importance de la transmission intergénérationnelle et de la mémoire sert pour préserver notre patrimoine culturel et historique. Le fait de donner la parole aux personnes âgées et de recueillir leurs témoignages peut aider à renforcer les liens entre les générations et à préserver les souvenirs et les histoires pour les générations futures.
Je pense qu’il est important que les jeunes écoutent et respectent les personnes âgées et leur savoir. Chacun d’entre nous a une richesse de vie unique et les témoignages de nos aînés peuvent nous donner une vue sur notre passé et nous aider à mieux comprendre notre présent et notre futur.
Qu’est-ce que tu attends de cette expérience de volontaire en Service Civique pour tes projets futurs ?
En tant que volontaire en Service Civique, j’ai la chance de participer à de nombreux projets auxquels je n’aurai pu avoir accès sans cette expérience. Je suis accompagnée par Daniel, mon tuteur local et également par Benjamin, Laura et Débora du FSJU. C’est important de se sentir assistée par des professionnels qui me suivent dans mes projets personnels. Les missions que nous proposent le FSJU sont multiples et variées et cela nous permet de rencontrer des publics nouveaux et de vivre des expériences riches de sens, comme par exemple de participer à la 80e commémoration de la Rafle du Vieux Port. Je conseille à chaque jeune de s’investir dans cette expérience de Service Civique qui est un véritable projet de vie qui nous fait ouvrir les yeux sur le monde et en devenir un citoyen actif et aguerri.