Portrait Rose De Paz, Volontaire en Service Civique

Rose De Paz, 19 ans, est une jeune femme pleine de motivation et d’énergie. Son engagement se reflète dans sa volonté de s’investir activement dans les diverses missions qu’elle entreprend et notamment sur la transmission de la mémoire qui lui tient particulièrement à cœur. Rose s’est rendue d’ailleurs récemment au Mémorial de la Shoah à l’occasion de Yom Hashoah et s’est portée volontaire pour la lecture des noms des déportés du convoi 84.

Tout au long de sa mission, elle a su apporter une réelle valeur ajoutée au sein de sa structure et nous raconte avec enthousiasme ses contributions.

Bonjour Rose, peux-tu te présenter ?

Bonjour je m’appelle Rose, je suis parisienne et j’ai choisi cette année de me donner une année hors des études pour découvrir l’univers associatif à Moadon grâce au Service civique.

Tu es Volontaire en Service Civique au sein de Moadon, organisme de colonie de vacances et qui organise des actions caritatives autour des valeurs du judaïsme et de l’écologie notamment, peux-tu nous raconter sur quelles missions es-tu en charge principalement ?

J’ai choisi un thème qui est cher à mon cœur, et qui parle de la transmission. C’est un vaste sujet !

Cela concerne aussi bien la transmission des valeurs du judaïsme (principe de foi, l’éducation, le respect des aînés, responsabilité morale etc…) que de l’histoire du peuple juif, et notamment ce drame qu’est la Shoah.

J’ai également d’autres tâches qui me plaisent énormément et qui mettent en relation les membres de Moadon. Je suis en charge notamment de l’organisation d’évènements (Le Gala de charité, les évènements dédiés aux animateurs de Moadon, les courses sportives, la participation aux campagnes de Tsédaka…) et je suis également à l’initiative d’une conférence interactive avec une ancienne enfant cachée pendant la guerre.

Tu contribues à un projet d’une grande envergure à travers le Podcast « À ton âge », le podcast qui lie les générations. Un feuilleton radiophonique à l’initiative de l’Action Jeunesse du Fond Social Juif Unifié et réalisé en partenariats avec Radio Rcj et Studio Milim, entreprise créatrice de podcasts et de livres personnels. Ce podcast « A ton âge », permet de créer un moment de partage à travers un dialogue entre la jeune génération et ses aînés, quel est l’objectif de ce projet à tes yeux, en quoi y participer te tenait à cœur et peux-tu nous donner un avant-goût de l’histoire de Madame London à qui tu vas donner la parole ?

En effet, ce projet tombait parfaitement bien dans le cadre de ma mission de Service Civique à Moadon.

Et j’ai donc participé à ce beau feuilleton et interviewé une femme de 80 ans, de confession juive, activiste et féministe et qui semblait correspondre aux personnalités que nous recherchions pour illustrer le thème du dialogue intergénérationnel.

L’objectif est de présenter des personnalités du 3ème âge qui ont participé à la vie associative, ou politique et qui ont accompagné les grands mouvements/changements de notre société.

Madame London par exemple a débuté son activisme dès le lycée en étant membre de l’UEJF (protection et défense des droits des étudiants juifs de France), puis s’est ralliée aux côtés des grandes figures féministes des années 60 et 70 et participait activement aux mouvements de contestation qui lui semblaient importants à l’époque. Elle a aussi défendu la recherche sur la trisomie 21; ce qui montre que son esprit de contestation touche les secteurs de la société!

Elle est pour moi un exemple à suivre car elle a su s’impliquer personnellement sur des sujets de société et c’est grâce à des personnes comme elle que le monde bouge et évolue. C’est une guerrière des temps modernes!

Je dois dire que j’ai adoré travailler sur ce projet. C’était une expérience vraiment enrichissante pour moi.

J’ai beaucoup appris sur Jaqueline et sur ses contributions au fil des années. C’était vraiment fascinant de découvrir son histoire et d’en apprendre plus sur sa vie et ses réalisations. C’est une personne rayonnante, et bien dans ses basquettes et cela se fait remarquer !

Nous avons partagé un vrai moment de vie.

En ce qui concerne les aspects techniques de la production de podcasts, j’ai également beaucoup apprécié cette partie du processus. C’était génial de travailler en équipe sur le fil conducteur de l’épisode et de trouver des moyens de rendre l’histoire de cette personne aussi intéressante et engageante que possible. Le montage était également un défi intéressant, car il fallait s’assurer que tout s’emboîte bien et que l’épisode ait une fluidité et une cohérence.

J’espère que l’épisode plaira à tout le monde et que d’autres personnes pourront en apprendre autant que moi j’en ai appris sur Madame London (Retrouvez dès à présent sur tous les sites de streaming audio : « À ton âge ?», le podcast qui lie les générations.) NOÉ et Milim lancent « À ton Âge ? », le podcast qui lie les générations – NOÉ | Pour la Jeunesse juive de France ! (noepourlajeunesse.org) )

RCJ – À ton âge :« Quand Galith rencontre Raphy » – RCJ (radiorcj.info) ( premier podcast avec Galith Allali,, militante des EEIF )

Tu as participé récemment au premier « Atelier Corrin pour l’enseignement de l’histoire de la Shoah » animé par Galith Touati directrice de l’association « L’enfant et la Shoah », sur la manière d’aborder la mémoire de la Shoah aux enfants et adolescents à travers différentes activités pédagogiques, quels enseignements tires-tu de cette formation et quelle approche vas-tu appliquer auprès des enfants et adolescents de Moadon ?

En tant qu’animatrice en colonie de vacances juive, je pense que cette formation sur l’enseignement de la Shoah aux enfants et adolescents est très importante.

Il est essentiel de sensibiliser nos enfants à leur propre histoire et de leur donner les outils pour comprendre et analyser les événements passés qui peuvent, de près ou de loin beaucoup touchés.

Pendant cette formation, j’ai appris différentes approches pédagogiques pour aborder la Shoah aux enfants et adolescents, en utilisant des documents historiques, des témoignages et des activités interactives.

Je vais évidemment appliquer ces méthodes à Moadon pour permettre aux enfants de mieux comprendre l’Histoire de la Shoah.

J’utiliserai surement des supports visuels, tels que des photos et des vidéos, pour aider les enfants à visualiser les événements de manière concrète et compréhensible. En espérant leur transmettre une approche pédagogique adaptée aux différents âges et niveaux des enfants, en mettant l’accent sur la sensibilisation, la compréhension et le respect des valeurs de tolérance et de solidarité.

Tu souhaites concrétiser ta mission personnelle autour des liens intergénérationnels. En quoi est-ce important pour toi en tant que jeune militante de t’engager dans cette transmission de la mémoire de la Shoah ?

Dans le cadre de mon projet personnel, je souhaiterais organiser une rencontre entre un rescapé de la Shoah, passeur de mémoire et des jeunes inter-mouvement avec la réalisation d’un livret qui retracerait l’interview dans le but de laisser une trace écrite aux générations futures pour perpétuer cette mémoire et éviter qu’elle tombe dans l’oubli. C’est important et essentiel pour moi !

D’abord parce que je suis juive moi-même ; également parce que c’est une urgence de transmettre cette partie sombre de l’histoire d’Europe avant que tous les rescapés, très âgés ne disparaissent.

Enfin, plus personnellement, je serai fière de terminer mon service civique avec cette dernière mission car je crois qu’il s’agit de celle qui me rendra la plus fière : me sentir utile pour la transmission d’informations pour la jeune génération.

Qu’est-ce que tu attends de cette expérience de volontaire en Service Civique pour tes projets futurs ?

J’ai beaucoup appris à travailler et à sortir du chemin de l’école pendant un an. Le travail en équipe aussi, le cadre professionnel, les réunions collectives, les objectifs et les résultats…autant de concepts que je connaissais de loin !

Grâce à mon service civique, J’affiné mes choix pour mes futures études. Je sais où je veux aller et ce que je veux accomplir.

De plus, le milieu associatif que je connaissais déjà en tant qu’animatrice pour enfants (BAFA en poche!), m’a permis de développer mon empathie et ma générosité envers les autres; des qualités qui me serviront aussi dans le milieu professionnel.