Top départ pour les préparatifs des colos : NOÉ sur le pont !   

        


Le département Jeunesse du FSJU, qui gère au quotidien la relation avec les mouvements de jeunesse et les subventionne en contribuant à la modernisation de leur plateforme éducative, fédère plus de 20 organisateurs de séjours de vacances ou accueils de loisirs destinés aux mineurs. Il labellise leurs centres à travers le « label NOÉ », gage de confiance auprès des parents qui, après la période Covid, inscrivent en nombre leurs enfants pour cet été.


Afin de garantir un standard de qualité éducative et pédagogique dans les structures de la Communauté qui proposent des séjours aux jeunes, telles les EEIF avec ses camps scouts, les Gan Israël avec leurs accueils de loisirs, ou encore le Bné Akiva, le DEJJ, Moadon, Yaniv avec leurs colonies … et de s’assurer de leur bon fonctionnement, le département jeunesse s’est doté en 2016 d’une Charte de qualité.

Celle-ci recense une trentaine de critères qualitatifs dans tous les domaines de l’animation socio-culturelle qui concourent au bien-être de l’enfant en ACM (Accueil Collectif de Mineurs), à son équilibre, tant du point de vue individuel que collectif au sein de la structure.

Ce référentiel, mis à jour par une équipe composée des collaborateurs de l’Action Jeunesse, d’éducateurs chevronnés et de professionnels de la protection de l’enfance (OPEJ), tient compte tout à la fois des modifications réglementaires, des attentes de la communauté éducative pour mieux prévenir, aider et accompagner l’enfant dans une optique de prévention, de cohésion sociale au sein des groupes, mais aussi de la façon dont les familles consomment désormais les séjours, de la forte attente de ces dernières, – pour ne pas dire leurs inquiétudes -, ou encore du repérage des nouveaux comportements juvéniles (rapport aux écrans, fragilités psychologiques, phénomènes de harcèlement en colos…).

En adhérant de leur plein gré à cette Charte, les organismes de vacances, qui rentrent ainsi dans un processus de labellisation exigeant, qui peut aller pour les primo-adhérents jusqu’à deux ans, s’engagent auprès du Fonds Social à promouvoir et à respecter des principes de qualité et de sécurité, dans le respect de la réglementation et des règles en vigueur, tels qu’édictés par leur ministère de tutelle, dont les services déconcentrés qui veillent au grain : les DRAJES (Délégations régionales académiques à la jeunesse à l’engagement et aux sports) s’assurent, par des inspections régulières, de leur bonne application.

« Mais plus encore, nos labellisés consentent à réassurer leur public par la mise en œuvre de critères spécifiques qui donnent un supplément d’âme et une mission éducative forte à leurs ACM (Accueils Collectifs de Mineurs) », renchérit Philippe Lévy, directeur du département Jeunesse.

Ces critères, au nombre de 32, qui touchent à tout l’écosystème du centre, constituent un cadre d’évolution et de progression constant pour des organisateurs qui souhaitent être accompagnés par l’expertise du département NOÉ. À cet égard, si le socle autour de la sécurité physique et psychique des enfants apporté par les encadrants est un incontournable, au même titre que l’exigence pédagogique des ACM avec ou sans hébergement, et la diffusion des valeurs juives, il est inscrit comme horizon celui de rendre les séjours de plus en plus vertueux en termes d’éco-responsabilité et d’inclusion (accueil des enfants en situation de handicap en séjours ordinaires…). 

« Nos séjours ont un mauvais bilan carbone, c’est peu de le dire ! Mais nous tendons inéluctablement vers des ‘’colos écolos’’ en favorisant des formations en amont, telles que les ‘’Fresques du climat’’ proposées systématiquement par nos soins aux organismes labellisés. C’est un travail patient, mais qui paiera tant la génération Z est conscientisée par l’urgence climatique. Quant à l’intégration des enfants aux besoins spécifiques, c’est la politique des petits pas. Depuis le GIC Handicap porté par le département social et nous-mêmes dans son suivi, des progrès sont notables dans l’effort de formation au sein des stages BAFA-BAFD et le rapprochement des mouvements de jeunesse avec des structures telles que Lehaïm Handicap, l’ABPEIH, Beyahad, ou le Silence des Justes… pour des partenariats qui n’étaient même pas envisagés il y a 5 ans ! », commente Philippe Lévy.

 

Ces critères traduisent également l’inscription du FSJU, à travers son département Jeunesse, dans le champ de l’Éducation populaire, véritable instrument de transformation sociale, dont l’institution bénéficie historiquement d’un précieux agrément qui crédibilise sa démarche fédératrice. Parce qu’elle irrigue la société, qu’elle facilite la citoyenneté et l’engagement dans la cité, l’Éducation populaire, qui infuse l’ensemble de la Charte FSJU, représente dès lors un réel atout pour « faire société » et fortifier le vivre ensemble, et, nous confie son directeur, « éloigner les projets trop hédonistes », seulement voués à la consommation de loisirs sans intention éducative digne de ce nom.
 
« Dans l’ensemble des projets qui nous sont soumis, nous veillons à identifier les approches d’ouverture, de bienveillance, le déploiement de méthodes dites actives qui participent de l’éveil de l’enfant, de son autonomisation, de son émancipation, d’espaces de libre parole (première expérience de la démocratie chère au grand éducateur Janusz Korczak qui rédigea La République des Enfants) et de co-construction pour un monde meilleur, tout cela dans le ‘’spirit’’ d’un judaïsme épanouissant  », insiste Philippe Lévy. Il voit dès lors dans le label NOÉ une exigence de construction d’esprits libres et possiblement engagés dans la Cité. 

Grâce à une communication régulière auprès des familles (Cf. affiche de l’été 2023 ci-dessous), qui cherchent légitimement à comprendre à qui ils vont confier leur progéniture, les parents peuvent choisir en toute connaissance de cause leurs séjours et orienter leurs enfants vers des organismes sérieux et contrôlés par les soins des professionnels de l’équipe NOÉ.

Les 3 collaborateurs de la direction Jeunesse se rendent ainsi, chaque été, sur une quinzaine de lieux (centres aérés, colonies de vacances, camps scouts…) en France, – le label n’étant attribué que pour des séjours sur le territoire métropolitain – pour évaluer sur terrain la mise en œuvre des principes de la Charte, et prendre le pouls de ces vacances si attendues. « Ce contact avec les animateurs et les enfants qui disent tout du moral des troupes est indispensable à la crédibilité du label, même si nos visites de courtoisie de ne s’apparentent pas à celles des agents de Jeunesse et Sports », témoigne avec le sourire Débora Dahan, adjointe du département, qui estime indispensable cette évaluation in situ.

« C’est dans ces ‘’instants et instincts’’ de la jeunesse, dans ce cadre hors du regard des parents et privilégié de décompression, de lâcher-prise, de jeu et d’autonomisation, de transmission à nul autre pareil, que les enfants et ados se révèlent dans leurs aspirations, angoisses, ordalies face aux interdits ou comportements à risques etc. (…) Un de nos objectifs est de vérifier que l’adolescent par exemple, –  qui reste un état, un passage aussi difficile qu’essentiel vers l’âge adulte en création – est bel et bien acteur de sa colo, et non consommateur. Et pour le placer dans ce rôle, les animateurs doivent établir avec lui un véritable contrat éducatif ! », poursuit Débora.  

Le Label NOÉ accompagne également à l’année les associations tant du point de vue des formations continues pour favoriser la montée en compétence de leurs encadrants que du suivi pédagogique, psychologique et sanitaire en plein cœur de la saison estivale. À cet effet, avec les responsables des structures, les éducateurs des mouvements de jeunesse, et le soutien d’experts (psychologues, éducateurs spécialisés de la protection de l’enfance, professionnels de santé, médiateurs…), NOÉ propose un accompagnement longitudinal.

Son objectif : détecter et prévenir les troubles comportementaux chez la petite enfance, les pré- et adolescents, en sensibilisant en particulier les assistants sanitaires des colos, sur qui repose avec le directeur, la responsabilité d’être à l’écoute des enfants et des jeunes, de veiller à la santé de chacun d’entre eux, mais aussi à leur bien-être moral et psychologique. Ce rôle permet généralement de tisser une relation de confiance et un dialogue avec chaque enfant.  

C’est pourquoi, chaque été, l’équipe NOÉ, plus que jamais sur le pont, met en place une cellule de veille sanitaire et psychologique, avec l’AMIF, l’OPEJ et l’OSE, en vue d’assurer aux seuls directeurs de centres et leurs adjoints pédagogiques (plus d’une centaine en juillet et août) une écoute attentionnée par des médecins et un psychologue d’astreinte 24h/24, pour faire face à d’éventuelles situations d’urgence ou à risques. Dans la pratique, cette ligne ouverte est sollicitée de façon raisonnée, mais elle laisse entrevoir d’année en année des phénomènes inquiétants à prendre en compte, telles les violences intra-jeunes, ou différents traumas qui se sont décuplés depuis la pandémie, dont une dépression chez les pré-ados, précurseur d’un mal-être plus profond débusqué par les équipes d’animation.

En amont de cette hotline, le label NOÉ, c’est surtout l’accompagnement à l’année des structures avec des formations variées proposées à tous les acteurs de l’éducation informelle. Celles-ci sont pensées et conçues avec des partenaires et des experts de l’enfance et portent, pêle-mêle, sur l’ensemble du spectre des vulnérabilités, troubles et addictions dont celles des écrans qui touchent la jeunesse d’aujourd’hui, le harcèlement, les agressions sexuelles sur mineurs…, mais également sur des motifs bien moins anxiogènes : l’engagement, la transmission de la mémoire en colo ou encore sur le respect de l’environnement et une vie juive riche et positive.

Afin de se tenir alertés par l’actualités et les besoins des associations labellisées, sous l’impulsion de l’Action Jeunesse, des GIC (Groupement d’intérêt Communautaire) ont lieu tous les deux mois. Ces rencontres permettent à tous les acteurs du secteur de l’éducation informelle juive de partager de données et des bonnes pratiques qui enrichissent un « faire ensemble » dans l’esprit de la prochaine enquête menée à la rentrée qui tentera de dresser une radioscopie de la jeunesse juive de France pour orienter au mieux les stratégies du FSJU et adapter le nouveau programme NOÉ.

Le Label permet enfin aux organismes éligibles d’accueillir les enfants de familles aux revenus très modestes (coefficient familial CAF inférieur à 820) ou orientées par les CASI. Les parents peuvent leur fournir en guise de paiement d’une partie de leur séjour les Tickets Vacances octroyés par FSJU. Ce coup de pouce, appréciable en temps de crise et d’inflation, offre un droit aux vacances pour des enfants, le plus souvent privés de loisirs et de parenthèse d’évasion et maintient un niveau indispensable de mixité sociale au sein des séjours.

En 2022, le montant cumulé de ces aides s’élevait à 250 000 € et a concerné plus de 1600 enfants qui ont pu partir, pour leur plus grand plaisir, et le soulagement de leurs parents, dans un ACM labellisé NOÉ.

Ce suivi des familles orchestré en parfaite synergie par les directions de l’Action sociale et jeunesse rend ce dispositif pertinent, car il redonne du « pouvoir d’agir » aux familles qui décident du montant qu’elles allouent à l’organisme labellisé de leur choix, et ce tout au long de l’année. 

 En 2023, les inscriptions ont démarré très fort, avec un mois d’avance, et les prévisons du département Jeunesse dépassent le record de fréquentation 2019, avec plus de 15 000 jeunes attendus, répartis dans les quelque 125 centres de vacances et camps scouts des EEIF, qui sont impatients à l’idée de se retrouver, pour nouer des amitiés indéfectibles, se forger des souvenirs inoubliables, refaire le monde en débattant comme de véritables citoyens en herbe, vivre des Maccabiades (olympiades) enflammées et grandir sous l’œil bienveillant des encadrants soutenus par la logistique et l’expertise de l’Action Jeunesse du FSJU !